Tes yeux regardent au loin le chemin poussièreux.
Il n’y a plus de larmes dans ce regard fiévreux
Rongé par la famine d’un Soudan dévasté
Qui a pris tes parents à ton coeur arraché.
Tes jambes flageolantes ne peuvent supporter
Plus longtemps le squelette de ton corps décharné.
Tu vacilles une fois, deux fois et puis t’écroules.
Tu sens fuir hors de toi cette vie qui s’écoule.
Face contre la terre, brûlée par la chaleur
Tu perçois au travers de ton âme qui meurt
Le froissement des ailes d’un oiseau de malheur
Se posant près de toi en attendant son heure.
Tu n’as plus l’énergie de contrer le destin
Qui incarné dans l’ombre du charognard vilain
Surveille patiemment son probable festin..
Ton souffle s’est perdu, terrassé par la faim .