Que viens-tu faire ici petit animal roux ?
Ta frimousse curieuse, moustaches frémissantes
Hume le doux parfum des noisettes croquantes.
Mais à la moindre alerte, tu files dans ton trou.
Le fumet des fruits secs est bien trop alléchant
Tu t’approches prudent, babines pourléchant
Et attend patiemment la minuscule obole
Qu’un enfant attendri dépose sur le sol.
Un rayon de soleil jette un éclat doré
Sur ta douce fourrure et ta queue en panache
Qui frémit de plaisir quand goûtant la pistache
Tu remercies des yeux le bambin fasciné.
En bonds lestes, agile, tu retournes aux bois
Offrir aux vieux chênes ton si joli minois.
Les arbres généreux, aimant ta compagnie
Te font don de leurs glands pour être ton ami.
Et l’un d’eux, protecteur, te propose ses branches.
Te voilà construisant ton petit nid douillet
De brindilles de mousses sur ton hôte effeuillé.
De là tu peux saluer la lune ronde et blanche.
Mais point d’oisiveté pour l’animal pressé.
Echappant aux hiboux, aux martres et belettes
D’un amour délicieux, tu t’en vas à la quête
Partager tes émois, d’un célibat lassé.
Une femelle pousse de petits cris ténus
Pour t’entraîner, coquine, en courses effrénées.
Ce jeu de séduction, savoureux, enchanté
Fera de toi papa d’êtres roses et nus.
Bérengère
septembre 2008